Taxes

Vos taxes sont-elles trop chères? Tout le monde va, sans doute, dire oui! C’est un moment utile de rappeler que, en tant que locataire, je paie aussi des taxes foncières, et je vois aussi la facture augmenter chaque année avec mon augmentation de loyer.

Pourtant, il faut payer les services fournis par la ville, et une ville ne peut pas faire de déficit. Donc si vous pensez que les taxes sont trop élevées, est-ce qu’il y a trop de services? Est-ce que ces services coûtent trop cher? Pas tout à fait!

La taxe foncière est une très mauvaise façon de financer les services, mais on est pris avec, parce qu’elle est très facile (et pas chère) à administrer: on connaît la valeur de tous les immeubles, et on a le pouvoir de saisir et revendre ceux qui ne paient pas. Son gros défaut est qu’elle n’est pas du tout équitable, même si en général, les propriétaires de grosses cabanes (sur des gros terrains) sont plus aisés que les propriétaires de petits condos. Pourquoi?

• La valeur des petits logements augmente plus vite que celle des grandes maisons.
• Les résidences moins aisées paient beaucoup plus par rapport à leurs moyens.
• Les résidences ne paient pas en proportion de leur consommation de services et leur impact sur les infrastructures et l’environnement.

Mais surtout, la taxe foncière n’est pas équitable parce que chaque ville établit sa propre taxation en fonction de sa propre richesse foncière. Si votre ville a un immense parc de résidences secondaires (qui paient des taxes sans consommer des services) ou un parc industriel (qui peut être taxé jusqu’à 6x plus cher que le résidentiel), vous êtes très chanceux! Si vous demandez pourquoi il y a déjà des autobus aux 30 minutes, 20 heures par jour à Mont-Tremblant, et ces autobus sont même gratuits, c’est à cause de cette profonde manque d’équité entre les villes.

Pour le meilleur et pour le pire, Sainte-Adèle ne peut jamais devenir un autre Mont-Tremblant ou Saint-Sauveur. Qu’est-ce qu’il faut faire?

• Développer l’économie locale pour réduire notre dépendance aux taxes sur l’habitation.
• Adopter la sobriété territoriale pour mieux répartir la facture des routes, des aqueducs et des égouts.
• Utiliser nos nouveaux pouvoirs pour établir une taxation foncière plus équitable, qui favorise les logements abordables et écologiques.

Mais ça nous prend aussi de meilleurs outils pour planifier nos dépenses avec un oeil sur les effets sur le compte de taxes. Le conseil sortant (dont je fais partie) a déjà posé un geste en adoptant un cadre financier et en informatisant la gestion budgétaire. Il faut miser sur la productivité de tous nos services avec des meilleures données. Il faut arrêter de nourrir les monopoles (locales ou multinationales) de l’informatique avec l’argent des contribuables.

Et il faut surtout ne pas lâcher la pression sur Québec pour une révision du pacte fiscal qui financerait de façon plus équitable les municipalités.